Romance dans les graves Création 2000
Durée : 1h05
Spectateurs : tout public
Jauge : 300 spectateurs
ROMANCE DANS LES GRAVES
Drame musical au bord de l’eau. Spectacle marionnette-concert. D’après une nouvelle d’Anton Tchékhov.
Par une suite de quiproquos incongrus, un contrebassiste tout nu transporte une jeune femme dans l’étui de son instrument… « Romance dans les graves » est une pastorale ironique sur l’enchaînement logique, tragique et déconcertant des petites misères de la vie quotidienne, et leurs conséquences inattendues.
Juxtaposition et simultanéité dans la mise en scène
Le parallélisme de situation des six interprètes, trois marionnettises et trois musicens, nous incite à penser que les spectateurs goûteront ce jeu de miroir : deux arts se réfléchissent. Ce jeu sera donné simplement, alternativement, sans artifice scénique, s’étayant avant tout sur la magnifique virtuosité des artistes.
Une nouvelle d’Anton Tchékhov
Pour prêter vie à l’ensemble nous avons choisi une nouvelle de Anton Tchékhov qui est à la fois burlesque et tragique, sous des prémisses anodins. Une histoire « grave » dans ce qu’elle nous évoque d’amour impossible, d’échec cuisant, et de honte ineffable. Le rire, se serre en sanglot. Et cette insidieuse fêlure est délicieusement mélancolique.
L’histoire
Un contrebassiste sur le chemin du concert qu’il doit donner s’éprend d’une jeune fille assoupie au bord de l’eau. La délicate intention de lui offrir un bouquet pour son réveil aura les pires conséquences pour notre musicien, et pour notre jolie naïade…
L’amour manipulateur
L’amour est ici cruel. C’est un Cupidon satyrique qui manipule son monde, et embrouille les écheveaux des destinées. Ce « sans coeur » se gausse de l’illusoire liberté de la marionnette, quelque soit la gesticulation des personnages, ou leur supplication.
Objets dramatiques : marionnettes et instruments
Manipuler à vue -comme les musiciens jouent à vue- n’est pas une commodité de mise en scène. C’est, dans «Romance dans les graves», l’impitoyable constat de la séparation entre ce que l’on est et ce que l’on montre. Marionnettistes et musiciens sont aussi acteurs, de fait. Dans une situation de concert, avec leurs instruments respectifs, ils jouent.
Tchékhov et les marionnettes
Par la soustraction simulée de l’acteur, le spectateur peut observer sans gène l’humain. Cette distance «naturelle» du théâtre de marionnette transcrit scrupuleusement sur un mode scénique l’écriture concise et intransigeante de Tchékhov.
Transcription scénique et transcription musicale
Les univers de Borodine et de Tchékhov se répondent, au delà des similitudes historiques que l’on peut distinguer dans le destin de ces deux créateurs. Au trouble musical, s’associe l’élan et la ferveur pour faire résonner une geste dérisoirement humaine, et atteindre à une émotion épique et universelle. Les modulations de l’air, la musique, sont les échos du souffle des personnages, les couleurs de leur âme, les souvenirs des paysages où ils ont erré.
Conception et mise en scène
Pierre Blaise
Direction musicale
Jean-Pierre Arnaud
Musique
Alexandre Borodine
Composition musicale
Marine Perez
Musiciens
Jean-Pierre Arnaud, Marine Perez, Véronique Fèvre
Décors
Einat Landais, Damien Schoëvaërt, Gilbert Épron
Marionnettes
Einat Landais, assisté de Balthazar Voronkoff
Costumes marionnettes
Éric Juan
Comédiens
Gilbert Épron, Nicolas Quilliard, Paola Rizza
Coproduction
Carpe Diem et Théâtre Sans Toit, avec le soutien de la DRAC Île-de-France et le Conseil Général des Hauts de Seine.